[Traduit en Octobre 2009 par Susana Garca Hiernaux (e-mail susanamaria@garciahiernaux.com). Les références vont ou bien à la traduction française ou bien, si elle na pas encore était crée, la version anglaise originale. George P. Landow, fondateur et éditeur de la Victorian Web, a fait les HTML, le formatage, et les liens.]
lgernon Charles Swinburne naquît le 5 avril 1837 à Grosvenor Place, Londres, mais il passa la plupart de son enfance à l'île de Wight, où ses parents et ses grands-parents avaient plusieurs maisons. Il fut, avec Shelley et Byron, un des peu nombreux poètes, depuis Raleigh et Sidney, provenant de l'aristocratie : son père était un amiral et son grand-père maternel le troisième comte d'Ashburnham. Il était très proche de son autre grand-père, qui naquît et fut élevé en France et qui continua à penser et s'habiller comme un noble franais de l'Ancien Régime (les jours avant la Révolution). Le grand-père et la mère formèrent le jeune Algernon en lui enseignant le franais et l'italien.
En ce qui concerne la religion, les Swinburnes étaient fidèles à leur classe, ce qui veut dire qu'ils étaient des High Church Anglicans (voir l'Église d'Angleterre), le poète eut la connaissance détaillée d'un lecteur de la Bible des saintes écritures et des méthodes interprétatives standard, en incluant la typologie, la prophétie et les apocalyptiques. Son traitement du christianisme semble typiquement idiosyncratique — c'est-à-dire que bien qu'il eût pris plaisir à l'opposition à la religion et attaqua sauvagement l'Église catholique pour son rôle politique dans une Italie divisée, il utilisa très souvent des allusions bibliques, mais normalement pour des fins blasphématoires. Même si Algernon s'approcha du nihilisme pendant son séjour à Oxford, il n'est jamais devenu indifférent à la religion, on le voit très bien dans « Hymn to Proserpine » ( « Hymne à Proserpine ») (texte du poème) et «Hertha».
Pendant sa croissance il avait un rapport très proche avec une cousine, Mary Gordon et il fut inconsolable quand elle se maria. À Oxford il rencontra tous ceux qui influenceraient la dernière partie de sa vie, entre lesquels Rossetti, Morris et Burne-Jones, qui, en 1857, peignèrent leurs peintures murales arthuriennes sur les murs de l'Oxford Union. Benjamin Jowett, le maître du collège Balliol, reconnut son talent poétique et essaya d'empêcher qu'on le mît à la porte quand il commena à célébrer Orsini, le patriote italien qui essaya d'assassiner Napoleon III en 1858. Lorsqu'il quitta Oxford en 1860, il devint très ami des Rossettis. Après la mort, en 1862, d'Elizabeth Siddall (Mme. Rossetti), Swinburne et Rossetti bougèrent à la maison des Tudor, Cheyne Walk, numéro 16, Chelsea.
Swinburne possédait une combinaison curieuse de santé fragile et de force. Il était petit (juste 5 pieds d'hauteur) et de constitution légère, mais il s'agissait d'un nageur excellent et du premier grimpeur de la falaise de Culver dans l'île de Wight. Il avait une disposition extrêmement nerveuse : les gens qui le rencontrèrent le décrivirent comme un "garon diabolique" qui sautillait de pièce en pièce en déclamant des poèmes à voix haute. Dans ceci comme dans beaucoup d'autres choses, il semblait éviter la modération. Il eut une ou deux fois des crises, peut-être épileptiques, en public; mais il rendit encore pire cette condition en buvant jusqu'à l'inconscience. Plus d'une fois lorsqu'il vivait avec Rossetti, on lui livra à la porte au milieu de la nuit, très ivre. Tout au long des années 60 et 70 il tomba dans un cycle de dépravation, de destruction, se désintoxiquant chez lui à la campagne, et ensuite, il retourna à Londres où il recommencerait dès le début.
Bien que quelques uns de ses travaux eussent déjà apparu dans les journaux, Atalanta in Calydon (Atalanta à Calydon) (1865) fut le premier poème à paraître sous son nom et fut reu avec enthousiasme. « Laus Veneris » et Poems and Ballads (Poèmes et ballades) (1866), avec leurs passages d'une forte charge sexuelle, furent très violemment attaqués. La réunion de Swinburne en 1867 avec son héros Mazzini, le patriote italien vivant en Angleterre dans l'exil, le poussa à créer ses poèmes les plus politiques, Songs before Sunrise (Chansons avant l'aube).
Sa manie pour le masochisme, particulièrement la flagellation, commena probablement à Eton et fut encouragée par ses amitiés avec Richard Monckton Milnes (membre des aptres de Tennyson), qui l'introduisit aux travaux du Marquis de Sade et de Richard Burton, l'explorateur et aventurier victorien. Quelques histoires de sexe et luxure survivent depuis l'année où il habita au numéro 16 de Cheyne Walk avec Rossetti : selon quelques uns, Rossetti dut lui dire une fois de limiter le bruit — Swinburne et un petit ami avaient glissé nus en bas des rampes des escaliers de la maison et Rossetti, qui peignait, avait été dérangé. Selon d'autres, Rossetti demanda à Adah Menken, la cavalière du cirque américain, d'introduire Swinburne à l'amour hétérosexuel. Elle réfuta la proposition parce que, elle dit, « je ne peux pas lui faire comprendre que mordre n'a aucune utilité » . Il prit un plaisir sardonique à ce que le critique et biographe, Cecil Lang, appela « l'exagération d'Algernonic » : Quand les gens commencèrent à parler de faon cinglante de son homosexualité et d'autres propensions sexuelles, il fit circuler une histoire dans laquelle il s'était livré à la pédérastie et à la bestialité avec un singe — et il l'avait mangé ensuite. Combien il y avait de vrai dans ces histoires et combien de fiction inventive est toujours peu claire. Oscar Wilde, tout à fait capable d'inventer ses propres fictions intéressantes, disait de lui qu'il était « un vantard dans les affaires de vice, qui avait fait tout qu'il pouvait pour convaincre ses compatriotes de son homosexualité et sa bestialité sans être à ce point homosexuel ou bestializer » .
En 1879, avec Swinburne presque mort d'alcoolisme et dépravation, son conseiller juridique Theodore Watts-Dunton lui fit comprendre sa situation et réussit à lui faire adopter un style de vie plus salutaire. Swinburne vécut le reste de ses jours chez Watts-Dunton à l'extérieur de Londres. Il sut de moins en moins de ses vieux amis, qui l'ont cru « emprisonné » à The Pines, en plus, sa croissante surdité fit diminuer sa sociabilité. Il mourra à cause de la grippe en 1909.
C'est clair que Swinburne avait une personnalité dépendante presque incapable de modération. Sa critique fut perspicace et utile, mais elle souffrit aussi bien de la louange généreuse des affaires qu'il aimait comme des attaques trop injurieuses à celles qu'il n'aimait pas. Sa poésie suit le dessin standard, un prompt succès puis un déclin à la fin; certains des poèmes plus frais de la deuxième et troisième série de Poems and Ballads (Poèmes et ballades) (1878 et 1889) avaient été écrits pendant son séjour à Oxford. Néanmoins, sa dernière collection, Channel Passage (Un passage de canal), a quelques jolis poèmes comme "le Lac de Gaube." Il a passé à l'histoire de la littérature comme le « technicien » suprême du mètre, avec une adaptabilité qui excède même Tennyson, mais qui manque d'un registre émotionnel aussi approfondi. Ses obsessions ne sont pas largement partagées; et il lui manque très peu pour nous choquer avec l'étrangeté de ses désirs et l'acuité de ses exclamations anti-theistique.
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[Original version in English — Espagnol]
Bout modifié Juin 2000; traduit Octobre 2009